dimanche 31 octobre 2010

La chanson du collectif

En première partie de concert !

Cette chanson écrite par les parents du collectif a été rédigée dès les premiers jours d'occupation afin d'expliquer aux enfants pourquoi maman mange à la cantine,  pourquoi papa dort dans la salle de motricité...
Devenue depuis l'hymne du Collectif, elle est reprise en coeur lors de chaque événement.

1 commentaire:

  1. Bonjour, je vous souhaite bon courage et me permet ce poème écrit l'année dernière.
    sinon plein d'infos pour la défense de l'cole publique sur ce blog:http://sauvons-lecole.over-blog.com/

    Salutations solidaires
    Peush
    ++++++++++++
    Le voisin


    La main sur le pied de guerre
    Le sourire aux aguets
    Du soleil sur les joues
    Il respire debout
    Le voisin.
    Il ne s’est pas rasé
    À son nez à sa barbe, la nuit reste accrochée
    Il a dormi par terre
    Dans la classe d’une école
    D’un sommeil coloré.
    Ses rêves lovés au fond d’un encrier.
    Un jaune safran, un orpiment, un beige vanille se poursuivent, batifolent
    Au milieu des rouge sang, des sépias, des oranges pastel, et des bleus verts pétrole
    Il s’étire et il baille ses membres sont engourdis
    Si le tableau est noir
    Un arc- en- ciel ancré à sa surface plane.
    Le silence dort encore, en boule dans un tiroir
    Dans la cour des enfants courent des enfants rient
    Jouent à colin-maillard, à la marchande, à la marchande de tomates
    A la marchande d’artichaut , de pommes reinettes, de poires passe -crassanes
    À l’institutrice qui pleure d’être insultée souvent
    À l’ouvrier qui reçoit une lettre de licenciement
    À la marchande de haricots qui ne fait plus crédit
    À la marchande de canons qui soignent ses clients
    À la marchande d’oxygène ,de télé ,de patates,
    Aux billes, au ballon prisonnier, aux policiers
    Les voilà qui arrivent en casques en bouclier
    Ils arrachent les banderoles, ils demandent des noms comme d’autres leur chemin
    Ils bousculent les tables de petits-déjeuners sous un préau dressés
    Dans l’école occupée
    Occupée à essayer de n’être pas fermée
    La fraîcheur du matin
    Les platanes frissonnent
    Les coups de sifflets résonnent
    Une femme lui prend la main
    Elle a dormi par terre
    Il a dormi par cœur
    Dans la classe d’une école aux murs couverts de fleurs
    Couverts de papillons, de lettres rondes, de nombres pairs.
    Dans la presse régionale
    Même couché
    Sur le papier
    D’un article de journal
    Le visage tuméfié
    Il est resté debout
    Le voisin.

    Peush

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